Points noirs environnementaux en Île-de-France

15/04/2016

Un rapport sur les inégalités environnementales en Île-de-France

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L'ORS et l'IAU-ÎdF ont publié, fin mars 2016, un rapport sur les inégalités environnementales en Île-de-France dans lequel sont identifiés les secteurs qui cumulent deux ou plusieurs nuisances environnementales parmi la pollution de l'air, le bruit, la pollution des sols, la pollution de l'eau distribuée et la présence d'installations d'élimination des déchets.

Les travaux ont été réalisés dans le cadre du PRSE2 (Plan régional santé environnement 2) à partir des données et des expertises apportées par différents organismes dont Bruitparif pour le volet bruit.

Parmi les principaux résultats, ce travail a permis d’identifier de nombreuses zones multi-exposées, à savoir des territoires qui sont exposés et soumis à au moins deux nuisances et pollutions, parmi les cinq étudiées.

Près de 4 000 mailles de 500 mètres de côté sur les 49 226 mailles que compte l'Île-de-France, soit 8 % du territoire régional rassemblant 56 % de la population, seraient ainsi multi-exposées. Parmi ces mailles, 864 soit environ 2 % du territoire rassemblant 13 % de la population ont été identifiées comme « points noirs environnementaux » (PNE) car cumulant un nombre de nuisances et pollutions supérieur ou égal à trois sur les cinq critères étudiés.

Sans surprise, la coexposition air-bruit est très fortement représentée au sein de la région, et notamment au sein du coeur dense de l'agglomération parisienne. Près de 75 % des mailles qui cumulent deux nuisances et pollutions sont des mailles simultanément exposées à la pollution de l’air et au bruit. Cette prédominance du binôme air-bruit se vérifie également pour les territoires exposés à trois nuisances et plus. En effet, 98 % des mailles qui cumulent au moins trois nuisances et pollutions sont des mailles en dépassement des valeurs réglementaires pour au moins l’une des quatre sources de bruit prises en considération (trafic routier, trafic ferroviaire, trafic aérien et activités bruyantes des ICPE A), et 85 % sont des mailles en dépassement des valeurs réglementaires pour la qualité de l’air.

La caractérisation sociodémographique des zones de multi-exposition vient livrer des enseignements complémentaires. Elle permet, tout d’abord, de mettre en évidence une correspondance entre la défaveur environnementale et la présence de publics sensibles, à l’échelle régionale, en particulier la classe d’âge des 0-5 ans. Près de la moitié (46 %) des mailles identifiées comme PNE ont ainsi une surreprésentation de jeunes enfants.

En outre, les croisements réalisés mettent en exergue l’existence d’une relation forte entre défaveur environnementale et défaveur sociale, venant confirmer l’existence d’inégalités environnementales en région Île-de-France. Ainsi 345 mailles sur 864, soit 40 % des mailles PNE, montrent une forte surreprésentation de ménages à bas revenus.

Si ces premières identifications invitent à de nouvelles observations, l’ensemble des zones identifiées pourraient constituer autant de secteurs de vigilance et d’attention, pour la mise en place de futures actions ciblées à l’égard de ces territoires et de ces publics sensibles et/ou vulnérables. Parmi elles, 149 mailles sembleraient prioritaires, car elles cumulent spatialement ces 3 dimensions : défaveur environnementale, défaveur sociale et forte proportion de publics sensibles.

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