Bruitparif a 20 ans

Ce lundi 18 novembre, Bruitparif fête son 20ème anniversaire avec ses membres, ses partenaires et son équipe. L’occasion de célébrer les nombreux succès de cet observatoire régional du bruit, structure unique à bien des égards, et de se projeter dans l’avenir.

La création de Bruitparif en 2004

Bruitparif est né en 2004. Dès 1999, la Région Île-de-France s’était impliquée dans l’accompagnement des communes pour la mise en œuvre de leurs plans d’action de lutte contre le bruit, et la même année, le contrat de plan État-Région prévoyait de créer un observatoire régional du bruit. À cette époque, l’idée était donc dans l’air, puisque le 13 février 2003, un colloque de l’association Île-de-France Environnement soutenait aussi la création d’un tel observatoire afin de disposer d’un outil indépendant de caractérisation des nuisances sonores, d’information et d’appui aux politiques de lutte contre le bruit. Début 2024, la Région Île-de-France vote le principe de mise en place de cet observatoire et le 29 septembre 2004, Michel Vampouille, alors Vice-Président en charge de l’environnement au Conseil régional, dépose en préfecture les statuts de l’association loi 1901 qui portera désormais le nom de Bruitparif. Bruitparif est constitué comme une structure collégiale avec une trentaine de membres fondateurs. En septembre 2005, l’équipe se met en place autour de sa directrice, Fanny Mietlicki.

Bruitparif aujourd’hui

Aujourd’hui, l’association a 20 ans et compte 107 membres. C’est le premier observatoire du bruit au monde à regrouper en son sein toutes les parties prenantes concernées par la lutte contre le bruit, ce qui favorise le dialogue tout en garantissant son indépendance :

  • L’État, ses services déconcentrés et ses agences (Préfecture de Région, Préfecture de police, DRIEAT, DGAC, ARS) ;
  • Les collectivités avec la Région Île-de-France comme premier financeur, les 14 EPCI désignés autorités compétentes en matière de mise en œuvre de la directive européenne 2002/49/CE, dont la Métropole du Grand Paris, des municipalités, dont la Ville de Paris, des établissements publics territoriaux et des départements (91, 94, 95) ;
  • Les associations de protection de l’environnement et de consommateurs ainsi que des personnalités qualifiées et des organismes professionnels experts ;
  • Les acteurs économiques (gestionnaires d’infrastructures, industriels).

La raison d’être de Bruitparif est de contribuer à l’amélioration de l’environnement sonore et à la lutte contre le bruit en Île-de-France. Pour cela, l’association s’appuie sur l’expertise d’une équipe d’une vingtaine de personnes (17 salariés et 3 consultants), ainsi que sur un conseil scientifique constitué de neuf experts indépendants extérieurs.

les actions phares de bruitparif

Les actions de Bruitparif se déclinent aujourd’hui selon quatre missions d’intérêt général (Observer, Comprendre, Accompagner, Sensibiliser) que l’association met en œuvre en s’appuyant sur ses six valeurs cardinales : expertise, impartialité, transparence, pédagogie, proximité, innovation.

Observer

Grâce à ses innovations, son dispositif de mesure et à ses cartographies, Bruitparif permet de disposer d’informations fiables sur les niveaux sonores en Île-de-France et les expositions au bruit des Franciliens.

  • Des innovations technologiques dont le capteur « méduse » et le radar sonore « Hydre », brevetés et récompensés au concours des Décibel d’Or
  • Plus de 200 stations permanentes de mesure déployées en Île-de-France, ce qui constitue le plus grand réseau de mesure du bruit urbain selon le Guinness World Records. (rumeur.bruitparif.fr)
  • Des cartes du bruit des transports produites à haute résolution spatiale, à 5m près, sur toute la zone dense de l’Île-de-France (carto.bruitparif.fr)

Comprendre

Bruitparif participe à des études scientifiques et à des projets de recherche appliquée afin de contribuer au développement des connaissances sur le bruit et sur ses effets sur la santé humaine, la biodiversité ou sur ses conséquences socioéconomiques.

  • Une grande enquête de perception des nuisances sonores réalisée auprès de 3000 Franciliens tous les 5 ans
  • Une quantification des impacts sanitaires et du coût social du bruit
  • La participation à des études épidémiologiques (exemple : DEBATS, Brouhaha, Somnibruit…)

Accompagner

Bruitparif accompagne les acteurs dans la définition, l’amélioration et l’évaluation des politiques publiques de prévention de l’environnement sonore sur le territoire.

  • La réalisation d’une cartographie croisée des pollutions sonores et atmosphériques, en partenariat avec Airparif
  • L’aide à l’élaboration des PPBE (plans de prévention du bruit dans l’environnement) et des plans de lutte contre le bruit, avec notamment la production de diagnostics territorialisés
  • Le suivi et l’évaluation de solutions mises en œuvre (enrobés phoniques, abaissement de vitesse, modernisation des véhicules, des trains, des flottes d’aéronefs, modifications des procédures aéroportuaires, aménagements urbains…)

Sensibiliser

Bruitparif joue enfin un rôle d'information par la diffusion des données, des études et des informations sur l'environnement sonore en Île-de-France et la sensibilisation du grand public.

  • Un site internet et des plateformes expertes de consultation des données
  • Un magazine trimestriel de référence « le Francilophone »
  • Un indice de bruit grand public, l’indice Harmonica, développé en partenariat avec Acoucité dans le cadre du projet européen LIFE Harmonica (prix du Best Life Environment Project)
  • Des dispositifs pionniers de sensibilisation aux risques auditifs (mallette pédagogique Kiwi ? lauréate d’un Décibel d’or en 2016, actions de prévention de terrain lors de grands festivals ou d’événements)

Bruitparif développe ses actions avant tout dans le territoire francilien, mais apporte aussi son expertise aux niveaux national et européen à travers la participation à des groupes de travail et à des études ou par l’intermédiaire de coopérations et de partenariats. Enfin, Bruitparif est présent à l’international à travers son dernier-né, sa filiale Viginoiz, qui a vu le jour fin 2020 et qui lui permet de valoriser les innovations technologiques de l’association.

De futurs défis

L’anniversaire des 20 ans de Bruitparif est l’occasion de dresser un bilan mais aussi d’ouvrir de nouvelles perspectives.

La première est d’ordre institutionnel. Il s’agit de renforcer l’assise de Bruitparif et d’obtenir une reconnaissance réglementaire de son rôle et du statut d’observatoire du bruit.

Du point de vue technique, 5 grands défis restent à relever :

  • À courte échéance (2025), obtenir l’homologation en métrologie légale du radar sonore Hydre et la généralisation, au niveau national, voire européen, du contrôle sanction automatisé des émissions des véhicules en conditions réelles de circulation.
  • Tirer profit de l’intelligence artificielle (IA) pour développer la reconnaissance de la nature des bruits, en complément des techniques de localisation, afin de renforcer la capacité d’analyse et d’observation de Bruitparif.
  • Faire évoluer drastiquement les méthodes de modélisation du bruit et améliorer la pertinence des cartographies produites à travers différents leviers (passage à la cartographie dynamique, intégration de sources de bruit autres que les transports, assimilation des données de mesure)
  • Améliorer la caractérisation de l’exposition au bruit des populations en tenant davantage compte des caractéristiques de l’habitat et en intégrant les autres environnements d’exposition au bruit afin de disposer de données plus représentatives des expositions individuelles.
  • Enfin, en matière d’accompagnement des politiques publiques, passer du diagnostic au pronostic, en développant une capacité de simulation prédictive de l’exposition au bruit sur la base de scénarios d’évolution des sources de bruit et des transformations urbaines.

Les 20 prochaines années de Bruitparif s’annoncent donc tout aussi riches et passionnantes que les 20 premières, avec toujours en ligne de mire l’amélioration de l’environnement sonore et de la santé des Franciliens.

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