Depuis 2015, la ville de Paris dédie un dimanche de septembre à sa traditionnelle journée sans voiture. D’année en année, le périmètre en a été étendu, jusqu’à concerner en 2019 tout Paris intra-muros, boulevard périphérique excepté. Le réseau de mesure déployé par Bruitparif permet chaque année d’en dresser le bilan en matière d’apaisement de l’environnement sonore
2015-2019
Rendez-vous attendu par les Parisiens en septembre, l’opération « Journée sans voiture » a vu son périmètre étendu depuis sa première édition en 2015, qui concernait l’hypercentre ainsi que quelques autres secteurs, jusqu’à 2018, où Paris intra-muros a été inclus en totalité dans le dispositif de manière graduelle (zones 100% piétonnes, zone « Cœur de Paris » et secteurs de circulation restreinte). Seuls certains véhicules (véhicules d’urgence, autobus et cars, taxis et VTC, résidents avec justificatif) pouvaient y circuler, à une vitesse limitée à 20 ou 30 km/h selon les cas.
Chaque année, les données collectées par les stations de mesure de Bruitparif déployées aux abords de grands axes ou de sites emblématiques de la capitale permettent de suivre en direct l’évolution des niveaux sonores.
Situation initiale
Pour évaluer l’impact de l’opération en matière d’environnement sonore, Bruitparif compare traditionnellement les niveaux sonores mesurés ces dimanches entre 11 et 18h avec ceux relevés le dimanche précédent. En 2019, une quinzaine de stations de mesure ont été exploitées, à l’intérieur mais également hors du périmètre interdit aux véhicules automobiles, afin de documenter également le possible impact en termes de circulation de report :
Zone 100% piétonne :
Zone « Cœur de Paris » :
Autres secteurs de circulation restreinte dans Paris :
Boulevard périphérique :
Situation finale
La diminution du bruit ambiant permise par cet évènement peut atteindre jusqu’à -2,5 dB en moyenne sur l’ensemble des sites de mesure (résultat observé en 2018).
Elle est traditionnellement maximale à l’intérieur des secteurs totalement piétonnisés de la zone centrale ou des Champs-Elysées, où elle a atteint – 10 dB(A) lors de l’édition 2019.
Sur les autres secteurs, où la limitation de la circulation automobile est moins drastique, elle se chiffre selon les années entre -0,5 et -2 dB(A).
Le boulevard périphérique, qui reste ouvert à la circulation, subit traditionnellement un report de circulation lors de la Journée sans voiture ; cet effet n’est toutefois pas systématiquement observé, les stations de Bruitparif situées Porte d’Auteuil, Porte de Vincennes et entre la Porte de Bagnolet et la Porte des Lilas ayant plutôt révélé une baisse des niveaux sonores (-1,1 dB(A) en moyenne), en 2019.
Bilan
La pérennisation de la Journée sans voiture à Paris a permis aux Parisiens d’évoluer dans un environnement sonore apaisé et d’imaginer ce que pourrait être leur ville rendue aux piétons et aux circulations douces. Dans le prolongement de cette démarche, certains secteurs se voient désormais préservés des automobiles plusieurs dimanches par an.
La diminution du bruit enregistrée par les stations de Bruitparif est systématique mais varie selon les zones et selon les années. Elle est naturellement très dépendante des conditions réelles d'application de l'opération. Certains impondérables, comme les conditions météorologiques, jouent également leur rôle.
Il est également habituel de constater, temporairement et sur certains sites comme les grandes places parisiennes ou les Champs-Elysées, que des animations festives génèrent des niveaux sonores suffisamment importants pour venir contrebalancer la diminution des bruits de circulation. Par endroits, d’autres types de bruit évènementiel, comme les avertisseurs ou les sirènes, peuvent également devenir prédominants.
Enfin, le report de circulation sur le boulevard périphérique, resté ouvert à la circulation, n’a pas été constaté en 2019, au contraire des années précédentes.