La pollution sonore, un impact sous-estimé selon l'AEE

11/09/2020

Une part importante de la charge de morbidité en Europe continue d'être attribuée à la pollution de l'environnement résultant de l'activité humaine. Le rapport publié ce mardi 8 septembre 2020 par l’Agence européenne de l’environnement (AEE) met en évidence le rôle essentiel que joue la qualité de l'environnement européen dans la détermination de notre santé et de notre bien-être.

L’Agence y alerte notamment sur les méfaits importants de la pollution sonore, qui n’est pas encore assez prise en compte dans les politiques publiques. « Les impacts du bruit de l'environnement ont un effet significatif et souvent sous-estimé sur la qualité de la vie et de la santé des citoyens européens », souligne ainsi l’AEE.

la pollution sonore, seconde cause de morbidité environnementale derrière la pollution atmosphérique

Dans son rapport, l’AEE rappelle que le bruit est le deuxième facteur le plus important de morbidité environnementale en Europe après la pollution atmosphérique. Ainsi :

  • L'exposition à long terme au bruit ambiant est à l'origine de 12 000 décès prématurés et contribue à l'apparition de 48 000 nouveaux cas de cardiopathie ischémique par an en Europe. Le bruit fait ainsi davantage de morts prématurés par an que les vagues de chaleur.
  • Au total, 22 millions de personnes souffrent de gêne chronique élevée et 6,5 millions de personnes souffrent de perturbations du sommeil dues au bruit.
  • Les routes sont la principale source de bruit ambiant, 20 % de la population de l'UE étant exposée à des niveaux de bruit de la circulation qui sont nocifs pour la santé.
  • En raison du bruit des avions, 12 500 écoliers souffrent de troubles de l'apprentissage à l'école. Les enfants sont plus exposés que les adultes aux effets du bruit sur leur développement cognitif et ont des stratégies d'adaptation et de contrôle moins développées.
  • Les preuves du lien entre un statut socio-économique inférieur et l'exposition au bruit sont mitigées, les associations étant influencées par des facteurs locaux, tels que la valeur des propriétés dans les centres villes.

L’importance de développer et de préserver les zones de calme

Face à cet enjeu, l’AEE appelle les pouvoirs publics à développer et préserver les zones de calme.

Étant donné le bénéfice apporté par les zones calmes pour la santé humaine, comme pour la biodiversité, il est important d'identifier et de protéger les zones potentiellement calmes en Europe. L’AEE estime que 18 % des terres rurales européennes ne sont pas susceptibles d'être affectées par des niveaux de bruit élevés, tandis que 33 % restent potentiellement affectées par la pollution sonore. Le niveau de calme potentiel a été évalué par l’AEE à l'aide de l'indice qui varie de 0 à 1, 0 correspondant à une zone très bruyante et 1 à une zone potentiellement calme. La carte des zones potentiellement calmes en Europe (voir ci-dessous) fait ressortir que la partie nord de l'Europe est celle qui compte le plus de zones calmes potentielles. Les pays qui ont une forte densité de population et de réseaux de transport ont tendance quant à eux à avoir moins de zones calmes potentielles.

Carte des zones potentielles calmes en Europe, selon l’Agence européenne de l’environnement

Pour aller plus loin :

Accéder aux études de Bruitparif concernant :

L’évaluation des impacts sanitaires du bruit des transports au sein de la zone dense de la région Île-de-France

La synthèse des connaissances en matière de bruit et de biodiversité

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