Sommaire

    Le bruit du boulevard périphérique, un enjeu important de santé environnementale

    Le boulevard périphérique en bref

    Le boulevard périphérique de Paris, appelé familièrement « périph », est une voie communale parisienne, d'une longueur de 35 km, qui fait le tour de la ville de Paris. Inscrit au plan d'urbanisme directeur de Paris en 1959, le Périphérique est construit de 1956 à 1973. Il est inauguré par le Premier ministre Pierre Messmer le 25 avril 1973.

    Le boulevard périphérique constitue l’autoroute urbaine la plus fréquentée d’Europe, avec 1,1 million de véhicules (1,3 million d’usagers) qui l’empruntent chaque jour. Malgré une baisse de fréquentation depuis la fin des années 1990, le boulevard périphérique supporte encore les débits journaliers de circulation les plus importants d’Île-de-France avec certains tronçons qui comptent un trafic supérieur à 250 000 véhicules/jour. Il constitue un axe incontournable pour les déplacements au sein de la région Île-de-France périphérique.

    De ce fait, c’est également un des axes les plus bruyants d’Île-de-France.

    La lutte contre le bruit du boulevard périphérique

    Pour lutter contre les nuisances sonores provenant du boulevard périphérique, un programme de constructions d’écrans acoustiques a été mis en œuvre de 1985 à 1994. Évalué à 320 millions de francs (valeur 1985), il a été financé à 25 % par l'État, 35 % par la Région Île-de-France et 40 % par la Ville de Paris ou les départements et communes riveraines selon le cas. Il a permis de réaliser plus de 13 kilomètres d’écrans acoustiques.

    Un programme de couverture de certaines sections du boulevard périphérique a ensuite été engagé en 2000 et a été cofinancé par la Ville de Paris et la Région Île-de-France : la porte des Lilas a ainsi été couverte par 360 mètres de dalle entre 2005 et 2007 (pour un coût de 83 millions d’euros) et la porte de Vanves par 260 mètres de dalle entre 2006 et 2008 (pour un coût de 55 millions d’euros).

    À partir de 2012, des enrobés phoniques sont posés sur le périphérique. Une première expérimentation a été menée en 2012 sur un tronçon de 200 mètres de longueur à la Porte de Vincennes. Devant les résultats très encourageants obtenus (réduction de l’ordre de 7 dB(A) du bruit à la source après la pose, attestée par les mesures de Bruitparif), la Ville de Paris décide de généraliser autant qu’elle le peut la pose de ce type d’enrobé. Fin 2019, 50% du linéaire du boulevard périphérique est ainsi doté d’enrobé phonique.

    Le 10 janvier 2014, la vitesse limite de circulation du boulevard périphérique passe de 80 km/h à 70 km/h (coût de l’opération 22 500 € HT correspondant aux frais de changement des panneaux de signalisation), ce qui a permis de réduire le bruit de l’ordre de 1,2 dB(A) sur la période nocturne et de 0,5 dB(A) seulement en journée, d’après les relevés de Bruitparif.

    Afin de mieux comprendre la réalité de ces nuisances, Bruitparif a mené deux grandes campagnes de mesure pendant un mois à chaque fois, en 2009 puis en 2020 (voir rapport de la campagne de 2009 et rapport de la campagne de 2020).

    5 stations permanentes de mesure du bruit ont également été déployées par Bruitparif le long du boulevard périphérique : en 2012 à la Porte de Vincennes, à la Porte d’Auteuil et rue Pierre Soulié à Bagnolet (entre la porte des Lilas et la porte de Bagnolet), et au printemps 2024 à la Porte Pouchet et à la Porte de Châtillon. Leurs données sont consultables en temps réel ainsi que sur l’ensemble de l’historique au sein de la plateforme http://rumeur.bruitparif.fr.

    La Ville de Paris et Bruitparif réalisent tous les 5 ans des modélisations du bruit routier généré en moyenne annuelle par le trafic routier sur Paris, dans le cadre des travaux d’élaboration des cartes stratégiques de bruit des transports (consultables sous http://carto.bruitparif.fr). La dernière carte produite en 2023 relève de l’échéance 4 de la directive européenne (elle est établie sur la base de données de trafic de 2019 principalement).

    Il en ressort que de l’ordre de 30 000 riverains seraient potentiellement exposés à des niveaux de bruit générés par le boulevard périphérique qui excèdent la valeur limite réglementaire de 68 dB(A) selon l’indicateur Lden (indicateur agrégé jour-soir-nuit) pour le bruit routier. Sur la période nocturne, de l’ordre de 25 000 riverains subiraient encore des nuisances sonores dépassant la valeur limite de 62 dB(A) selon l’indicateur Ln (indicateur de bruit sur la période 22h-6h).

    En utilisant les connaissances disponibles sur les effets du bruit sur la santé telles que publiées par l’OMS en 2018, cette forte exposition au bruit routier autour du boulevard périphérique serait responsable de XX XXX cas de forte gêne, XX XXX cas de fortes perturbations du sommeil, ainsi que de X nouveaux cas de cardiopathies ischémiques chaque année. Ceci représente XX XXX années de vie en bonne santé perdue par an. Pour un individu qui résiderait toute sa vie dans la bande de 100 mètres autour du boulevard périphérique,

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