Sommaire

    Les expositions au bruit du trafic routier

    La principale source de transports responsable de la pollution sonore dans l’environnement extérieur au sein de la zone dense francilienne est la circulation routière.

    Au sein de la zone dense francilienne qui compte 10,5 millions d’habitants, la population est fortement exposée au bruit routier sur l’ensemble de la journée puisque 8,6 millions de personnes (soit 81,6% de la population) sont exposées à des niveaux supérieurs à 53 dB(A) selon l’indicateur Lden, considéré comme l’objectif de qualité à atteindre selon l’Organisation mondiale de la santé pour éviter les conséquences sanitaires du bruit routier.

    Cette tendance se retrouve à travers le nombre de personnes qui subissent des niveaux de bruit dépassant les valeurs limites réglementaires prises par la France en application de la directive européenne 2002/49/CE sur le bruit dans l’environnement : 1 024 402 personnes, soit 9,7% de la population, seraient ainsi exposées à des niveaux supérieurs à 68 dB(A) selon l’indicateur Lden.

    Exposition au bruit routier de la population de la zone dense francilienne par rapport aux valeurs de référence pour l’indicateur Lden

    La nuit, l’exposition au bruit routier diminue. Toutefois, 75,5% de la population (7,9 millions d’habitants) vit encore dans un logement avec une façade exposée à un niveau de plus de 45 dB(A), considéré comme l’objectif de qualité à atteindre la nuit selon l’OMS et 401 981 habitants (soit 3,8% de la population) seraient concernés par des niveaux nocturnes qui dépassent la valeur limite réglementaire de 62 dB(A) selon l’indicateur Ln.

    Exposition au bruit routier de la population de la zone dense francilienne par rapport aux valeurs de référence pour l’indicateur Ln

    Résultats détaillés par agglomération

    De jour comme de nuit, l’exposition au bruit routier varie de façon importante selon les agglomérations et les territoires qui composent la zone dense de l’Île-de-France. Sans grande surprise, la Métropole du Grand Paris (MGP) concentre 79 % des personnes en situation de dépassement des valeurs limites pour le bruit routier, avec près de 808 000 personnes concernées pour l’indicateur Lden et 316 000 pour l’indicateur Ln.

    Au sein de la MGP, c’est le territoire Grand Paris Seine Ouest (T3) qui apparaît le plus exposé en proportion, puisque 19,7 % de sa population est exposée au dépassement de la valeur limite de 68 dB(A) pour l’indicateur Lden. Le territoire Boucle Nord de Seine (T5) arrive en deuxième rang (16,2 %), suivi de près par Paris Est Marne et Bois (T10), avec 14,8 %, puis par Vallée Sud Grand Paris (T2) et Grand Orly Seine Bièvre (T12) (14,1 %). Cette liste des territoires les plus exposés se retrouve la nuit.

    En revanche, d’autres territoires ressortent comme relativement plus épargnés en matière d’exposition aux bruits provenant de la route. Ainsi, Paris Terres d’envol (T7) et Grand Paris Grand Est (T9) présentent la part la plus faible de population fortement exposée à ce type de bruit, tant pendant la totalité de la journée (respectivement 4,4% et 6,7 %) que la nuit (1,6 % et 2,5 %). À noter également que l’exposition au bruit routier à Paris est plutôt moins forte que la moyenne constatée pour l’ensemble de la MGP, avec des proportions de dépassement des valeurs limites de 10,4 % et 4 % respectivement pour les indicateurs Lden et Ln, contre 11,5 % et 4,5 % en moyenne au sein de la MGP.

    Hors MGP, ce sont les Communautés d’agglomération de Plaine Vallée, de Versailles Grand Parc et de Paris Saclay qui présentent les proportions les plus élevées de personnes en situation de dépassement de la valeur limite en Lden, avec respectivement 11,3 %, 9,7 % et 9,1 % de leurs populations totales. Les communautés d’agglomérations de Grand Paris Sud et de Saint-Quentin-en-Yvelines sont en ce qui les concerne les moins concernées par les dépassements des valeurs limites réglementaires. Enfin, c’est au sein de la Communauté d’agglomération de Saint-Germain Boucles de Seine que l’on trouve la part de population peu exposée au bruit routier la plus importante, avec respectivement 30,9 % et 48,8 % de ses habitants qui seraient exposés à des niveaux qui respecteraient les valeurs recommandées par l’OMS pour les indicateurs Lden et Ln, contre 18,4 % et 24,5 % en moyenne pour l’ensemble de la zone dense francilienne.

    Statistiques d’exposition au bruit routier par agglomération et par rapport aux valeurs de référence pour l’indicateur Lden

    Statistiques d’exposition au bruit routier par agglomération et par rapport aux valeurs de référence pour l’indicateur Ln

    Une possible baisse de l’exposition

    L’examen de l’évolution de l’exposition moyenne au bruit routier dans la zone dense francilienne entre la troisième et la quatrième échéance laisse apparaître une certaine tendance à la baisse, avec un nombre de personnes exposées au-delà de la valeur limite en Lden qui passe de 1 091 662 (10,8 %) à 1 024 402 habitants (9,7 %) et, dans le même temps, une hausse significative du nombre de personnes peu exposées au bruit routier, puisque l’on remarque un passage de 1,5 (15 %) à 1,9 millions (18,4 %) de personnes exposées à moins de 53 dB(A) Lden qui est la recommandation de l’OMS.

    Pour ce qui concerne la période nocturne, la même tendance se retrouve en ce qui concerne l’augmentation de personnes peu exposées au bruit routier (passage de 19,6 % à 24,5 %). Cela étant, la part des personnes exposées au-delà de la valeur limite réglementaire a quant à elle tendance à augmenter légèrement, passant de 3,3 % à 3,8 %. Ces résultats d’ensemble cachent toutefois de fortes disparités d’évolution selon les territoires, avec des diminutions plus marquées dans certains lieux – Paris, notamment – et au contraire des hausses dans d’autres collectivités, ce qui est en particulier le cas pour Paris-Saclay. Ces évolutions depuis la troisième échéance doivent toutefois être relativisées compte tenu du changement de méthodologie intervenu entre-temps.

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