Les perceptions du bruit par les Franciliens
Parce que le bruit revêt une dimension subjective, il est important d’interroger les Franciliens sur leur perception des nuisances sonores. Cela permet de compléter les diagnostics physiques établis par la mesure et la modélisation.
Les enquêtes permettent de prendre en compte le caractère sociologique et perceptif du bruit et de fournir des éléments d’appréciation de la gêne ressentie. Bruitparif réalise tous les 5 ans une enquête auprès d’un échantillon de plus de 3000 Franciliens pour connaître leur perception des nuisances sonores sur le territoire et suivre les tendances d’évolution.

Crédits : Julie Bourges
Le bruit, une forte préoccupation
78% des Franciliens se disent préoccupés par les nuisances sonores.
Près d’un Francilien sur trois (31%) se déclare « tout à fait préoccupé » par les questions relatives au bruit, près d’un Francilien sur deux (47%) étant « plutôt préoccupé ».
D’une manière générale, êtes-vous préoccupé(e) par les questions relatives au bruit et aux nuisances sonores ?
Champ : ensemble de la population, en %

Source : Étude CREDOC pour Bruitparif, 2021
Le niveau de préoccupation progresse avec l’âge et est maximal dans Paris.
D’une manière générale, êtes-vous préoccupé(e) par les questions relatives au bruit et aux nuisances sonores ?
Champ : ensemble de la population, en % de « tout à fait préoccupés » et « plutôt préoccupés »


Source : Étude CREDOC pour Bruitparif, 2021
À noter que les périodes de confinement imposées du fait de la crise sanitaire liée à la covid-19 ont eu tendance à exacerber la sensibilité au bruit. Ainsi 26% des Franciliens se déclarent plus sensibles au bruit suite aux confinements.
Diriez-vous que les périodes de confinement ont modifié votre sensibilité au bruit ?
Champ : ensemble de la population, en %

Source : Étude CREDOC pour Bruitparif, 2021
Les lieux où le bruit gêne le plus
Le sentiment de gêne provoqué par le bruit dépend, pour partie, des lieux où il est subi.
A domicile
C’est lorsqu’ils sont chez eux que les Franciliens se déclarent le plus gênés par le bruit. Cela représente près de 6 Franciliens sur 10 (56%). Le taux de gêne est inférieur à la moyenne en grande couronne alors qu’il atteint sa valeur maximale à Paris (67%). Les quinquagénaires sont la classe d’âge qui se plaint le plus du bruit à domicile (63%).
À votre domicile, diriez-vous que le bruit et les nuisances sonores sont pour vous assez gênants ou très gênants ?
Champ : ensemble de la population en emploi, en %

Source : Étude CREDOC pour Bruitparif, 2021
A l’échelle du quartier
53% des Franciliens jugent que les nuisances sonores à l’échelle de leur quartier sont très élevées (13%) ou assez élevées (40 %), c’est 14 points de plus qu’en 2016. 2 Franciliens sur 3 ont déjà pensé souvent (23%) ou parfois (43%) à quitter leur quartier à cause du bruit. C’est davantage le cas pour les 30-59 ans (71%). Pour près d’un Francilien sur deux (47%), la principale source de nuisances sonores dans le quartier est liée au trafic routier, 24% évoquant les comportements individuels des usagers de la route et les incivilités associées et 23% la circulation en général.
Selon vous, quelle est la principale source de nuisances sonores dans votre quartier ?
Champ : ensemble de la population en emploi, en %

Source : Étude CREDOC pour Bruitparif, 2021
Au travail
En Île-de-France, un actif sur deux est gêné par le bruit sur son lieu de travail. C’est 4 points de plus qu’en 2016. Il existe des écarts très marqués selon le milieu professionnel, les plus gênés étant les travailleurs en usine dans des ateliers (72%), dans les centres commerciaux (71%) ou des établissements de petite enfance ou d’enseignement (65%).
Sur votre lieu de travail principal, diriez-vous que le bruit et les nuisances sonores sont pour vous assez gênants ou très gênants ?
Champ : ensemble de la population en emploi, en %

Source : Étude CREDOC pour Bruitparif, 2021
Au cours des déplacements
En moyenne, 42% des Franciliens considèrent que les nuisances sonores sont assez gênantes ou très gênantes pendant leurs déplacements. C'est 6 points de plus qu’en 2016. Le ressenti est très fortement corrélé au mode de transport principalement emprunté. Ce sont les utilisateurs de transports en commun qui se plaignent le plus (51%). Les Franciliens qui se déplacent à pied ou en vélo sont 43% à pointer la gêne liée au bruit. Enfin, au sein de ceux qui conduisent une voiture ou un deux-roues motorisé, 31% se plaignent des nuisances sonores et du bruit.
Au cours de vos déplacements à l’aide de ce moyen de transport, diriez-vous que le bruit et les nuisances sonores sont pour vous… ?
Champ : ensemble de la population, en %

Source : Études CREDOC pour Bruitparif, 2016 et 2021
le bruit perçu au domicile
Les origines multiples du bruit à domicile
30% des Franciliens citent, comme source principale des nuisances sonores ressenties à leur domicile, une source de bruit liée à la circulation routière (12% citent en premier la circulation routière, 10% les bruits des deux-roues motorisés, 5% les avertisseurs sonores, 2% les autocars et bus et 1% les livraisons). Les bruits générés par les voisins sont cités en premier par un Francilien sur 4 (25%).
Au cours des 12 derniers mois, à votre domicile, quelles sont les trois sources de bruit et de nuisances sonores qui vous ont le plus gêné ?
Champ : ensemble de la population, en %

Source : Étude CREDOC pour Bruitparif, 2021
De fortes disparités territoriales
La perception de certaines sources de bruit est très variable selon les territoires. Il en va par exemple des survols d’aéronefs qui ne représentent la première source de gêne liée au bruit au domicile que pour 7% des Franciliens en moyenne mais avec des contrastes territoriaux très marqués : 18% dans le Val d’Oise contre 1% à Paris. A l’inverse, les nuisances générées par les activités récréatives (clients des bars, cafés, restaurants et établissements diffusant des sons amplifiés) sont la première source de nuisances sonores à domicile pour plus de 11% des Parisiens contre 2% seulement en Seine-et-Marne. Les disparités territoriales sont également marquées pour la gêne liée au bruit de chantiers : près de 11% dans les Hauts-de-Seine contre moins de 4% dans le Val d’Oise.
Citation des survols d’aéronefs comme première source de gêne liée au bruit à domicile
Champ : ensemble de la population, en %

Source : Étude CREDOC pour Bruitparif, 2021
Citation des activités récréatives comme première source de gêne liée au bruit à domicile
Champ : ensemble de la population, en %

Source : Étude CREDOC pour Bruitparif, 2021
Citation des chantiers comme première source de gêne liée au bruit à domicile
Champ : ensemble de la population, en %

Source : Étude CREDOC pour Bruitparif, 2021
Les bruits provenant de l’extérieur
S’agissant des bruits provenant de l’extérieur, les Franciliens se déclarent davantage gênés chez eux par les transports (35%) que par les bruits générés par les personnes (24%), ces deux sources de bruit étant citées à parts égales par 16% des habitants. Un Francilien sur cinq ne ressent aucune gêne particulière provenant de l’extérieur à son domicile, et c’est même le cas de 31% de ceux qui résident hors de l’agglomération parisienne.
C’est à Paris que le bruit produit à l’extérieur par des personnes est le plus souvent cité (31%) et que le cumul des bruits des personnes et des transports est le plus décrié (20%), la part relative de la gêne provenant des transports allant quant à elle croissante lorsque l’on s’éloigne du cœur de l’agglomération : elle atteint 38% hors métropole.
À domicile, s’agissant des bruits qui proviennent de l’extérieur, vous êtes surtout gêné par...
Champ : ensemble de la population, en %

Source : Étude CREDOC pour Bruitparif, 2021
Pour la moitié des Franciliens, la gêne à domicile est ressentie de manière permanente, été comme hiver, même si 34% l’évoquent surtout l’été, et l’on ne relève pas d’écart significatif entre les jours de semaine et ceux du week-end ou des congés.
Les conséquences ressenties du bruit
L’exposition au bruit n’est pas sans impact sur la santé. La population francilienne en est convaincue et l’a même, pour une proportion non négligeable, déjà éprouvé.
Les conséquences du bruit à domicile
La gêne provoquée par le bruit à domicile n’est pas sans conséquence.
Par exemple, plus d’un Francilien sur deux a déjà dû fermer les fenêtres de son domicile à cause du bruit et des nuisances sonores (54%) et 36% ont dû monter le son de la télévision ou de la radio.
Le bruit peut avoir des conséquences qui impactent la santé : plus d’un Francilien sur trois se dit, suite aux nuisances sonores, tendu et irritable (37%), la même proportion se déclare fatiguée (38%) ou a des difficultés pour trouver le sommeil (35%). 14% déclarent même qu’ils ont dû prendre des médicaments.
32% disent qu’il arrive qu’ils ne puissent pas se concentrer tandis que 21% ont déjà été amenés à interrompre leurs conversations et 19% à sortir de chez eux.
Au final, une personne sur trois qui réside en Ile-de-France dit avoir déjà pensé à déménager à cause du bruit (32%).
À votre domicile, vous arrive-t-il d’être gêné(e) par le bruit et les nuisances sonores au point de …
Champ : ensemble de la population, en % de « très souvent » et « souvent »

Source : Étude CREDOC pour Bruitparif, 2021
Les conséquences de l’exposition au bruit à domicile peuvent aussi prendre d’autres formes et devenir conflictuelles. Si 29% des personnes interrogées ont déjà résolu une telle affaire à l’amiable, 21% ont fait appel aux forces de l’ordre (soit environ une personne sur cinq) tandis que 14% ont fait appel à une tierce personne pour résoudre le conflit. 8% auraient porté l’affaire en justice.
Dans un autre registre, 30% des Franciliens se protègent du bruit en utilisant des bouchons d’oreille.
Enfin, 18% ont opté pour la réalisation de travaux d’isolation acoustique tandis que 13% ont déjà changé l’affectation des pièces pour remédier à ce type de problèmes.
Près de 2 Franciliens sur cinq disent avoir déjà ressenti les effets du bruit sur leur santé (39%).
Dans le détail, sept atteintes possibles ont été étudiées et leur occurrence peut s’avérer assez élevée. Selon les cas, de 16% à 28% de la population en moyenne dit « souvent » ou « très souvent » en souffrir.
La fatigue (28%) et l’irritabilité (27%) sont les signes les plus fréquemment décrits. Un Francilien sur quatre reconnaît des effets sur la qualité de son sommeil (26%). 23% évoquent le besoin de parler plus fort et 22% des difficultés de concentration ou d’apprentissage.
Le bruit serait à l’origine de maux de tête pour 21% des personnes enquêtées et 16% se disent concernées par des troubles auditifs.
A quelle fréquence, avez-vous déjà ressenti les effets suivants du bruit sur votre santé ?
Champ : ensemble de la population, en %

Source : Étude CREDOC pour Bruitparif, 2021
La qualité ressentie de l’audition est plutôt bonne : près d’une personne sur deux qualifie son audition de « normale » (48%) et 34% la jugent bonne ou très bonne. À noter que la tendance est cependant à la baisse chez les moins de 30 ans, avec une baisse de 4 à 5 points du taux de jeunes qui considèrent que leur audition est bonne ou très bonne par rapport à 2016.
Par rapport à votre âge, comment qualifieriez-vous votre audition ?
Champ : ensemble de la population, en %

Source : Études CREDOC pour Bruitparif, 2016 et 2021
Cliquez ici pour accéder au rapport complet sur les perceptions du bruit en Ile-de-France.
Cliquez ici pour accéder au Francilophone n°39 consacré à la présentation des résultats de l’enquête de perception.