Sommaire

    Mesure de bruit et perception

    C'est quoi les "décibels dB(A)" ?

    L’intensité des sons est exprimée en décibels dans une échelle allant de 0 dB(A), seuil de l’audition humaine, à environ 120 dB(A), limite supérieure des bruits usuels de notre environnement.

    Le décibel (dB) est une unité de grandeur sans dimension, définie comme dix fois le logarithme décimal du rapport entre deux puissances, utilisé dans les télécommunications, l'électronique et l'acoustique.

    Dans le domaine de l'acoustique environnementale, on exprime généralement le niveau sonore en décibels pondérés A ou dB(A).

    En effet, l'oreille humaine perçoit les sons dans une gamme de fréquence qui va de 20 hertz (très grave) à 20 000 hertz (très aigu) mais elle n’est pas sensible de la même façon aux différentes fréquences. Dans la gamme des niveaux sonores de la vie courante (30 à 80 dB), la sensibilité de l’oreille est la plus grande aux fréquences moyennes autour de 2000 hertz, qui correspondent aux fréquences conversationnelles. Ainsi, à niveau équivalent, un son grave ou aigu sera perçu moins fort qu’un son médium. Afin de tenir compte de cette sensibilité différente de l’oreille selon les fréquences, une unité physiologique de mesure du niveau sonore a été créée : le décibel A ou dB(A), qui intègre une pondération des niveaux de bruit selon les fréquences (courbe de pondération A). Dans les niveaux plus élevés (> 80 dB), l’oreille devient davantage sensible aux sons graves. Des courbes de pondération spécifiques (filtre C, par exemple) peuvent alors être utilisées.

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    Courbes de pondération A et C utilisées pour restituer les niveaux sonores en dB(A) ou en dB(C)

    Objectiver la perception, un sujet complexe

    Objectiver la perception d'une nuisance sonore est par ailleurs un sujet très complexe. Car cette perception dépend d'un grand nombre de facteurs (distance à la source de bruit, configuration spatiale, fréquence sonore, variation temporelle, répétitivité, période de la journée, sensibilité individuelle...)

    Les mesures en décibels qui sont faites ne donnent ainsi qu'une représentation réduite de la « réalité » perçue à l’endroit où est positionné le capteur.

    Les raisons les plus fréquentes qui expliquent un écart de perception entre une mesure et une perception sont les suivantes :

    - Une distance et des obstacles entre la source de bruit différents entre le capteur et la personne qui ressent le bruit. Concrètement, si on est juste à côté de la source sonore et que le capteur est dans la rue d’à côté, la perception de bruit par l'observateur n'aura rien à voir avec la mesure ;

    - La répartition en fréquences du bruit : les mesures restituées en dB(A) tiennent très peu compte des basses fréquences. Pourtant, la gêne des riverains peut être très importante du fait de basses fréquences spécifiques (< 250 Hz) qui peuvent représenter plus de 90 % de l’énergie sonore diffusée dans certaines musiques actuelles (phénomène de « boum-boum » ressenti). Aussi, pour ce type de nuisances sonores, il est préférable d’utiliser une autre pondération, le dB(C) ou d’accéder aux résultats de mesure spécifiques par bandes de fréquences ;

    - La façon dont varie le bruit. Pour un même niveau sonore moyenné sur un quart d’heure, la perception sera fort différente selon si le bruit a été relativement continu ou s’il a fortement varié au cours de la période considérée (exemple en raison d’un pic de bruit lié au passage d’un véhicule deux-roues motorisés très bruyant ou de cris dans la rue). Dans le deuxième cas, les pics de bruit seront d’autant plus perturbants que l’environnement sonore (bruit de fond) sera calme par ailleurs ;

    - La période de la journée à laquelle le bruit survient. La sensibilité au bruit dépend bien entendu de la période de la journée, celle-ci est renforcée en soirée et encore plus la nuit, lorsque les riverains aspirent au calme pour se reposer ;

    - Enfin, chaque individu dispose de sa propre sensibilité au bruit, qui peut dépendre de son âge, de son histoire, de sa culture… La réaction à une stimulation sonore est également influencée par des représentations individuelles (utilité des sources, bruit choisi ou subi, contrôle des sources…). Certaines populations présentent en outre une vulnérabilité particulière à l’exposition au bruit : enfants en milieu scolaire en phase d’apprentissage, travailleurs exposés simultanément à différents types de nuisances ou substances, personnes âgées et personnes touchées par une déficience auditive, appareillées ou non.

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