La mise en œuvre de mesures du bruit en Île-de-France répond à trois enjeux principaux.
Le bruit est une pollution d’une nature particulière, qui revêt un caractère beaucoup plus localisé que la pollution de l’air par exemple. Les sources de bruit ont généralement un impact plus local, les niveaux mesurés décroissant rapidement en fonction de la distance à la source, et un rideau de bâtiments pouvant par exemple suffire à constituer une protection efficace contre une route à grande circulation. Seul le bruit du trafic aérien échappe en partie à cette spécificité.
Ainsi, l’implantation d’un réseau de mesure est une tâche particulièrement délicate en termes de stratégie de surveillance. Le nombre de points de mesure est certes dépendant de l’étendue du territoire mais il serait illusoire de couvrir un territoire, même restreint, d’un réseau de mesure exhaustif. L’approche alternative consiste donc à définir une sélection de sites qui doivent présenter une certaine représentativité territoriale et répondre à des objectifs précis tenant compte des enjeux du territoire.
Le travail de cartographie du bruit, réalisé dans le cadre de la mise en place de la directive européenne 2002/CE/49, constitue un préalable important à la définition de la stratégie de déploiement d’un réseau de mesure. L’analyse des cartes du bruit s’avère en effet être un bon point de départ pour hiérarchiser les enjeux en termes de contribution des différentes sources de bruit (trafic routier, ferroviaire, aérien, activités industrielles…) à l’exposition des populations.
La conduite de campagnes de mesures temporaires de grande envergure permet également de recueillir des informations permettant de compléter et d’affiner les analyses établies à l’aide des cartes de bruit, notamment concernant les autres sources de bruit potentielles (bruit lié à des comportements inciviques sur la voie publique, bruit des activités commerciales ou de loisirs par exemple).
À un niveau plus local, le travail de concertation avec les élus locaux, régionaux, les représentants institutionnels, les citoyens organisés ou non en associations permet également une remontée d’informations sur les situations nécessitant prioritairement une observation.
Enfin la stratégie de surveillance doit également s’alimenter des évolutions en matière d’aménagement du territoire (grands projets d’infrastructures, grandes opérations de renouvellement urbain, schéma directeur d’urbanisme…).
Fort de la collecte de toutes ces informations, de leur analyse, un plan d’implantation des secteurs visés pour l’installation de mesures peut être élaboré.