Dans son rapport publié le 10 octobre dernier, l’OMS recommande fortement de ne pas dépasser des niveaux d’exposition au bruit du trafic aérien de 45 dB(A) selon l’indicateur Lden (niveau de bruit moyen pondéré sur la journée) et de 40 dB(A) selon l’indicateur Ln (niveau moyen sur la période de 8 heures de nuit), afin de limiter au maximum les effets délétères sur la santé des populations, parmi lesquels peuvent être cités la gêne, les perturbations du sommeil, une augmentation des risques de maladies cardiovasculaires ainsi que des retards dans les apprentissages.
Le travail a été conduit à partir de l’exploitation des cartographies existantes établies par la Direction générale de l’aviation civile (cartes stratégiques de bruit du trafic aérien des grands aéroports, plans d’exposition au bruit des aérodromes), des informations sur les trajectoires des aéronefs et des mesures de bruit effectuées régulièrement par Bruitparif grâce à ses stations fixes et à ses campagnes temporaires.
Cette nouvelle cartographie était attendue avec impatience par un certain nombre de communautés d’agglomération particulièrement concernées par les survols d’aéronefs et devant adopter, avant la fin de l’année, leurs cartes stratégiques de bruit au titre de la troisième échéance de la Directive européenne 2002/49/CE. Elle permet en effet de retranscrire plus complètement les nuisances ressenties par la population, en représentant les zones où les niveaux de bruit sont compris entre les valeurs recommandées par l’OMS pour protéger la santé (45 dB(A) Lden et 40 dB(A) Ln) et la valeur limite réglementaire prise par la France (55 dB(A) Lden), et ce, pour les grands aéroports comme pour les aérodromes situés au sein ou à proximité des agglomérations.
Il ressort ainsi des travaux conduits par Bruitparif qu’environ 1,9 million de Franciliens, soit près de 16 % de la population francilienne, seraient exposés au-delà de la valeur guide de l’OMS pour l’indicateur Lden et qu’1,2 million le seraient également la nuit (10 %). Dans la zone Nord (Paris-CDG et Paris-Le Bourget), ces valeurs représentent respectivement 1,4 et 1 million de personnes ; pour le secteur exposé aux nuisances liées à l’aéroport de Paris-Orly, ces deux totaux s’établissent respectivement à 480 000 et 180 000 personnes.
En parallèle de cette vision consolidée, les nouvelles cartes de bruit aérien relatives aux différentes communautés d’agglomération concernées leur sont actuellement transmises : la plupart d’entre elles devraient ainsi être en mesure d’approuver leurs cartes stratégiques de bruit d’ici à la fin de l’année 2018.
Pour aller plus loin :
Les nouvelles valeurs-guides de l’OMS : www.bruitparif.fr/l-oms-publie-son-dernier-rapport-sur-le-bruit-dans-l-environnement
L’avancement de l’adoption des CSB en Île-de-France : www.bruitparif.fr/etat-d-avancement-de-la-publication-des-cartes-strategiques-de-bruit-en-ile-de-france/